Qu’est-ce que le bonheur, vraiment ?
Est-ce une émotion, un état d’esprit, une illusion marketing ?
Pourquoi court-on après, souvent sans le connaître ou le reconnaître ?
Et surtout, comment faire pour l’inviter dans notre quotidien sans l’attendre à la fin du mois, comme une paie émotionnelle ?
Aujourd’hui, on va se promener ensemble dans le jardin du bonheur : on va parler de psychologie positive, de philosophie, de neurosciences, de quêtes humaines et salade. Si si.
Je suis Siham, coach en psychologie positive, et aujourd’hui on se retrouve pour un Psychositif, la catégorie qui t’embarque dans les coulisses de ton monde intérieur : cerveau, émotions, comportements… on explore tout pour enfin comprendre ce qui se passe là-haut (et là-dedans) !
A présent, accroche ton sourire le plus éblouissant pour le départ imminent d’un voyage exaltant vers l’épanouissement. Ça commence maintenant !
Partie 1
Le bonheur, ce n’est pas ce que tu crois
(et c’est tant mieux)
On a souvent une idée un peu tordue, et surtout très formatée, du bonheur que j’appelle le mythe du bonheur parfait. Alors pour commencer, oublions tout ce qu’on croit savoir.
Non, le bonheur n’est pas :
Le bonheur, c’est souvent moins spectaculaire, mais plus profond.
Depuis qu’on est petit·e·s, on nous vend un scénario très précis :
Etre sage
Bien travailler
Avoir un bon boulot
Avoir un bon partenaire
Acheter une maison
Partir en vacances
C’est comme si il y avait une recette du bonheur et surtout une seule et unique recette. Imagines manger tous les jours le même plat cuisiné avec exactement la même recette, on est d’accord ça donne pas envie.
Recette du bonheur
- 1 cuillère à soupe d’amour (version Disney)
- 1 cuillère à café de joie (comme les Télétubbies)
- 1 CDI à temps plein (mais pas trop contraignant)
- 2 enfants (bio de préférence, qui étudient bien et écoutent tout ce qu’on leur dit sans avoir à répéter ou à hausser la voix)
- 1 abonnement à la salle (qu’on rentabilise vraiment pour avoir le corps de Beyoncé)
- Et une voiture hybride (pour rouler cheveux aux vents - désolé pour ceux qui n’en ont pas ou peu. Apparemment vous n’avez pas droit au bonheur)
Sauf que ça ne marche pas comme ça. Tout simplement parce que le bonheur ce n’est pas un état figé, c’est un mouvement. Un processus vivant qui évolue, se transforme, et qui a ses hauts et ses bas. Un peu comme une chanson que tu ressens plutôt que tu n’expliques. Ou un jardin qui pousse différemment selon les saisons. C’est beaucoup plus subtil — et aussi plus personnel.
Le professeur Tal Ben-Shahar, qui enseigne la psychologie positive à Harvard, disait à ses étudiants :
"Le bonheur parfait n’existe pas. Mais on peut apprendre à être plus heureux, durablement, en accueillant aussi l’imperfection."
Et ça, c’est une petite révolution :
👉 Le bonheur ne vient pas quand tout est parfait.
👉 Il vient quand on arrête de croire que tout doit l’être.
L’erreur de la "checklist du bonheur"
Une erreur fréquente, c’est de vivre selon une checklist externe :
➡ "Quand j’aurai perdu 5 kilos, je serai bien"
➡ "Quand j’aurai fini ce projet, je serai apaisé.e"
➡ "Quand je serai en couple, je me sentirai complet.e"
Mais chaque fois qu’on atteint un de ces "quand", un nouveau "quand" surgit. C’est ce que les chercheurs appellent la treadmill hédonique, ou tapis roulant du bonheur.
Ce concept, popularisé par Brickman et Campbell dans les années 1970, montre que notre cerveau s’adapte très vite à ce qu’il obtient.
➡ On s’achète une nouvelle voiture ? Super. Deux semaines plus tard, c’est juste "la voiture".
➡ On déménage dans un endroit plus grand ? Génial. Puis… on s’habitue.
Et donc, si on attend quelque chose d’extérieur pour être heureux, on est toujours un peu… en attente. Comme un gâteau qui ne lève jamais vraiment. Le bonheur, c’est une courbe, pas une ligne droite. Et surtout, il faut arrêter de croire que le bonheur, c’est être tout le temps bien. Non. Ça, c’est être un robot sous Prozac.
Le bonheur, c’est aussi :
- Ressentir de la tristesse, parce qu’on est vivant.e
- Avoir peur parfois, et avancer quand même
- Se sentir vulnérable, et choisir d’aimer malgré tout
C’est la capacité à embrasser la vie dans toute sa complexité. Pas à fuir les vagues, mais à apprendre à surfer dessus.
Comme le dit si bien Pema Chödrön, une moniale bouddhiste :
"Nous pensons que le point, c’est de passer le test ou de surmonter le problème. Mais la vérité, c’est que les choses ne se résolvent jamais. Elles se déroulent, puis elles se replient. C’est un jeu sans fin."
Et si le bonheur, ce n’était pas de résoudre, mais d’habiter pleinement ce jeu-là ?
En résumé de cette partie :
Le bonheur, ce n’est pas :
- Une destination finale
- Une liste à cocher
- Un état constant de joie
Mais c’est :
- Un état d’ouverture à la vie, même quand elle pique
- Une présence active à ce qui est bon, ici et maintenant
- Une capacité à se reconnecter à soi-même, et à ce qui a du sens pour nous
Et surtout :
- Ce n’est pas quelque chose qu’on "trouve".
- C’est quelque chose qu’on cultive, jour après jour, avec les outils qu’on a, l’amour qu’on donne, et la curiosité qu’on entretient.
Partie 2
Le cerveau, ce farceur qui veut
te rendre heureux… mais à sa façon
Imagine que ton cerveau est comme un assistant personnel ultra zélé, un peu stressé, qui a pour mission de te garder en vie coûte que coûte. Il est là depuis des millénaires, il a survécu aux tigres à dents de sabre, aux hivers sans chauffage, et aux disputes pour le dernier bout de mammouth. Alors quand toi, en 2025, tu lui dis :
👉 "Hey, je veux être heureux.se, épanoui.e, présent.e à la beauté de la vie",
lui il entend :
👉 "Ok, mais d’abord, on évite le danger. Tous les dangers. Même les imaginaires."
Ton cerveau a une fonction "radar" intégrée. Et cette fonction est naturellement orientée vers le négatif.
➡ Tu reçois 10 compliments et 1 critique ? Tu rumines la critique.
➡ Ta journée s’est bien passée sauf un moment gênant dans une réunion ? Tu rejoues la scène dans ta tête… en boucle.
Ce n’est pas que tu es pessimiste. C’est que ton cerveau est pré-câblé comme ça. C’est ce qu’on appelle le biais de négativité, en gros ton cerveau est programmé pour chercher les problèmes. Le biais de négativité est un mécanisme évolutif. Il a permis à nos ancêtres de repérer le danger pour survivre.
Comme le dit le psychologue Rick Hanson :
"Le cerveau est comme du velcro pour le négatif et du téflon pour le positif."
Résultat : les mauvaises nouvelles nous marquent plus fort, plus vite, plus longtemps.
Mais bonne nouvelle : ce mécanisme peut être "rééquilibré".
Pas supprimé — on en aura toujours besoin. Mais on peut apprendre à l'apprivoiser. Et l’autre bonne nouvelle c'est que ton cerveau est malléable. Grâce à la plasticité cérébrale ton cerveau peut changer ! Oui, même à 83 ans.
C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité.
👉 Tu peux l’entraîner comme un muscle.
👉 Tu peux créer de nouvelles connexions neuronales en modifiant ce que tu pratiques régulièrement.
Les connexions neuronales, ce sont comme des chemins entre chaque neurone. Comme des routes qui relient chaque ville.
Par exemple : La route pour aller à ton travail ou en cours. Tu la connais si bien que tu la fait automatiquement sans te poser de questions. Problème, il y a souvent des travaux et des bouchons qui te ralentissent et mettent ta patience à rude épreuve.
Et bien là, tu vas « créer » une nouvelle route, ou plutôt en découvrir une nouvelle. Sur cette route, il y a beaucoup moins de monde, et aucun travaux. Le rêve. Et bien pour que cette route devienne habituelle et simple pour toi, tu vas devoir l’apprendre. Au début tu auras sûrement besoin d’un GPS, de repérer des endroits pour ne plus avoir à réfléchir autant, et à l’utiliser le plus possible.
Tu commences par fournir un effort mais par la suite, ça deviendra un automatisme qui te facilitera la vie. Et bien c’est exactement pareil avec les connexions neuronales.
Tu as l’habitude de penser de façon négative face à une situation ou à ne pas voir le positif autour de toi? En t’entraînant, tu créer de nouvelles routes dans ton cerveau qui deviendront à leur tour automatiques.
Par exemple, si tu prends 30 secondes par jour pour noter trois choses positives de ta journée, tu es littéralement en train de reprogrammer ton cerveau pour qu’il remarque plus facilement ce qui va bien. Et ça, c’est pas du blabla new-age, c’est du sérieux scientifique.
Une étude de Barbara Fredrickson, chercheuse en psychologie, a montré que les émotions positives augmentent la capacité à penser de façon plus large, plus créative, plus résiliente. C’est ce qu’elle appelle la théorie de l’élargissement et de la construction.
En clair :
- Le stress rétrécit ton champ de vision (tu ne vois que le problème).
- Les émotions positives, elles, l’élargissent (tu vois les solutions, les ressources, les connexions possibles).
Autre élément important :
Ton cerveau aime les habitudes (même celles qui te rendent malheureux·se). Il est économe. Il adore les raccourcis mentaux, les automatismes, les routines. C’est super pratique quand tu apprends à conduire ou à faire des crêpes sans réfléchir. Mais c’est plus embêtant quand il s’agit de ruminations, de pensées auto-critiques, ou de croyances du style :
➡ "Je ne suis pas assez bien"
➡ "Je n’y arriverai jamais"
➡ "Les autres sont forcément plus heureux que moi"
Ces pensées deviennent comme des autoroutes neuronales qu’on emprunte sans s’en rendre compte. Mais comme on l'a vu juste avant : On peut créer de nouvelles routes mentales, plus douces, plus utiles.
Par exemple, avec la pratique de la pleine conscience, de la gratitude, des affirmations bienveillantes, de la psychologie positive.
Et si tu devenais l’architecte de ton bonheur cérébral ?
Au lieu de laisser ton cerveau piloter en mode automatique (et souvent en mode "alerte rouge") tu peux reprendre les commandes avec douceur et conscience.
Voici quelques pistes simples et puissantes :
Nommer tes émotions ➡ Ça calme le système limbique ("Je me sens stressé.e", c’est déjà le début du soulagement).
Observer tes pensées sans t’y accrocher ➡ Comme des nuages dans le ciel, elles passent.
Pratiquer la gratitude ➡ 3 choses positives par jour = 3 lumières dans le tunnel.
Bouger ton corps ➡ L’activité physique booste la dopamine, la sérotonine… les petits chimistes du bonheur.
Ralentir et respirer ➡ Ton cerveau adore l’oxygène. Et le silence.
En résumé de cette partie :
Ton cerveau :
Veut te protéger
mais il exagère un peu
Aime les problèmes
mais tu peux lui montrer les solutions
Se laisse entraîner vers le négatif
mais tu peux muscler ton regard positif
Est
plastique
donc il
peut apprendre, désapprendre, et se réinventer
Est un
allié formidable
quand tu
le guides avec bienveillance
N'est pas ton ennemi
car c'est avec lui, en
apprenant
à le comprendre, à le calmer et à l’éclairer
que tu construit ton bonheur
Partie 3
Le bonheur, c’est pas magique… mais c’est contagieux
Maintenant qu’on a déconstruit les idées reçues et apprivoisé un peu notre cerveau turbulent, on va aborder un sujet passionnant : le bonheur comme pratique quotidienne, et même comme une forme de contagion positive (oui oui, comme un bon fou rire).
Il y a un énorme malentendu : être heureux ne veut pas dire être tout le temps joyeux. Sinon, on serait tous des smileys jaunes avec des bras. (Ce serait un peu bizarre d’ailleurs). Le bonheur, c’est une capacité à traverser la vie avec sens, conscience, lien et résilience. Comme le disait le philosophe Épictète :
"Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais l’idée qu’ils s’en font."
En d’autres termes :
- Le bonheur, c’est parfois changer de lunettes plutôt que de paysage.
- Le bonheur, ce n’est pas un talent… c’est un entraînement
Souvent, on croit que certaines personnes sont "naturellement heureuses", comme si elles étaient nées avec un gène spécial du bonheur. Un genre de super pouvoir biochimique réservé à quelques élus qui se réveillent chaque matin avec un sourire Colgate et une musique Disney en fond sonore. Mais en réalité, les recherches en psychologie positive montrent que le bonheur n’est pas inné… il est cultivé.
Sonja Lyubomirsky, chercheuse et auteure du livre "The How of Happiness", a proposé un modèle intéressant :
➡ 50 % de notre niveau de bonheur viendrait de notre prédisposition génétique
➡ 10 % des circonstances extérieures (travail, argent, santé…)
➡ et 40 % dépendrait de nos actions intentionnelles
Et c’est là qu’on a du pouvoir ! Car même si on ne peut pas changer nos gènes ni contrôler tous les événements, on peut influencer notre façon d’y répondre.
Le bonheur, ça se cultive… comme un jardin.
Imagine ton bonheur comme un petit jardin intérieur. Si tu ne plantes rien, si tu ne l’arroses pas, si tu ne l’éclaires pas un minimum, il ne va pas devenir une jungle tropicale du jour au lendemain.
Mais si tu :
- sèmes des moments de gratitude,
- désherbes tes pensées toxiques avec un peu de recul,
- tailles les branches mortes des relations épuisantes,
- laisses entrer la lumière de ce qui t’anime vraiment,
alors ton jardin commence à fleurir. Pas forcément avec des fleurs parfaites, mais avec de la vie, de la couleur, du sens. Et tu sais quoi ? Même les jours de pluie, les racines continuent de pousser, elles en ont même besoin. Ça leur ai bénéfique.
Voici quelques outils concrets, validés par la recherche scientifique, pour cultiver le bonheur au quotidien — des graines à planter chaque jour, même en 5 minutes.
La Gratitude
Tenir un journal de gratitude, c’est simple et extrêmement puissant. Chaque soir, note 3 choses positives de ta journée. Peu importe leur taille; Un message gentil ; Un rayon de soleil ; Un bon café …
Des études menées (notamment par Robert Emmons) ont montré que cette simple pratique améliore : Le sommeil, l’optimisme et même la santé physique !
Les Connexions Humaines
On sous-estime souvent la puissance des liens dans le bonheur. L’étude de Harvard sur le développement adulte (la plus longue jamais menée sur le bonheur !) a montré que : Ce qui rend les gens heureux à long terme, ce ne sont pas la richesse ou la célébrité… mais la qualité de leurs relations.
Un bon ami, un voisin attentionné, une conversation profonde… Même un échange authentique avec un inconnu peut réchauffer le cœur.
La Pleine Conscience
Ralentir. Être là. Respirer. Ça a l’air simple, et c’est pourtant révolutionnaire. Pratiquer la pleine conscience, c’est entraîner ton cerveau à revenir ici, maintenant, sans jugement. Juste observer ce qui est. Comme c’est. Les recherches de Jon Kabat-Zinn et bien d’autres ont montré que la méditation régulière : réduit le stress, améliore le bien-être émotionnel et renforce la résilience. Et pas besoin de méditer 1h en tailleur au sommet d’une montagne. Commencer par 2 minutes de respiration consciente, c’est déjà magique.
Faire des Choses qui ont du Sens
On pense souvent que le bonheur, c’est faire ce qui nous fait plaisir. Mais le plaisir seul est éphémère. Le sens, lui, est profondément nourrissant. Par exemple : aider quelqu’un, créer quelque chose, s’engager dans une cause, apprendre, transmettre, inspirer ... C’est ce que Viktor Frankl, psychiatre et survivant des camps de concentration, appelait la "volonté de sens". Pour lui, même dans les pires conditions, trouver du sens permettait de survivre, et parfois même, de s’élever.
Le bonheur est contagieux (vraiment !). Ce n’est pas qu’une jolie expression. Le bonheur se propage, comme une onde.
Une étude menée par Nicholas Christakis et James Fowler (publiée dans BMJ) a montré qu'être entouré·e de personnes heureuses augmente tes chances de l’être aussi.
Même les amis de tes amis ont un impact sur ton bien-être. C’est fou, non ? Donc, quand tu cultives ton bonheur, tu fais aussi du bien autour de toi. Un sourire, une écoute sincère, une parole bienveillante : ça peut faire du chemin bien plus loin que tu ne l’imagine.
En résumé de cette partie :
Le bonheur :
- Ce n’est pas un don du ciel… c’est une pratique quotidienne
- Ce n’est pas de faire plus, mais de faire avec intention
- Ce n’est pas juste personnel… c’est profondément relationnel
Et surtout :
- Tu n’as pas besoin d’attendre que tout soit parfait pour commencer à cultiver ton bonheur.
- Tu peux commencer aujourd’hui, avec ce que tu as, là où tu es.
Dalaï Lama a dit :
"Le bonheur n’est pas quelque chose de prêt à l’emploi. Il vient de vos propres actions."
Partie 4
Le bonheur, ce n’est pas toujours "être bien",
c’est être vivant.e
À ce stade, tu l’as sûrement compris : le bonheur, ce n’est pas une émotion figée, ni un état permanent. C’est un chemin, un mouvement, une danse parfois maladroite entre les hauts et les bas.
Et surtout : le bonheur, ce n’est pas fuir l’inconfort. C’est l’accueillir sans se perdre dedans.
“Mais alors… faut-il souffrir pour être heureux ?” Bonne question ! Et… pas tout à fait.
Ce que je veut dire ici, ce n’est pas que la souffrance est une condition obligatoire, mais plutôt que le bonheur, ce n’est pas l’absence de douleur, c’est la capacité à lui faire une place sans qu’elle prenne toute la pièce.
Tu sais, comme ces jours de pluie où tu décides quand même d’aller faire ton jogging ou te promener, parapluie à la main. Tu ne contrôles pas le ciel. Mais tu peux choisir comment tu veux marcher sous la pluie.
Et parfois, c’est dans ces moments-là que tu ressens le plus fort que tu es vivant·e.
La culture du “positif toxique”
Aujourd’hui, on est dans une époque où on glorifie un peu trop le bonheur comme un objectif Instagrammable :
➡ "Sois positif.ve quoi qu’il arrive"
➡ "Choisis le bonheur"
➡ "Souris, ça ira mieux"
Oui, l’intention est bonne. Mais le problème, c’est que ça nie la réalité émotionnelle humaine. Et ça peut devenir violent, pour quelqu’un qui traverse une période difficile ou qui a une maladie mentale comme la dépression par exemple.
La vraie psychologie positive, ce n’est pas "mettre un couvercle sur ce qui fait mal". C’est apprendre à naviguer dans la mer des émotions, sans nier les tempêtes, mais en cultivant des ancres. Tu as le droit d’aller mal, de pleurer, d’avoir peur, de ne pas savoir. Et tu peux aussi être heureux·se malgré ça.
L’acceptation : un ingrédient clé (souvent oublié) du bonheur
Les thérapies de pleine conscience, comme l’ACT (Acceptance and Commitment Therapy), montrent que plus on lutte contre nos émotions désagréables, plus elles prennent de la place. C’est un peu comme si tu essayais de ne pas penser à un éléphant rose. Résultat : tu vois un éléphant rose. Par contre, quand tu dis à ton émotion :
"Ok, tu es là. Je t’écoute. Mais je ne te laisse pas diriger ma vie."
Alors… elle perd un peu de son pouvoir. Accepter, ce n’est pas abandonner. C’est voir les choses comme elles sont sans se critiquer, sans se juger. Et c’est là qu’on peut agir avec plus de clarté, de douceur, de liberté.
C’est comme regarder la météo de ta vie et dire : "Bon, aujourd’hui c’est pluie et vent… j’aime pas, mais j’vais pas hurler sur les nuages." On constate, sans juger. Et puis, si tu te mets à hurler sur les nuages, tu risques d’être tristement connu comme le « chuchoteur de cumulus ».
Le bonheur, c’est l’alignement pas la perfection. Un des plus grands moteurs du bonheur durable, c’est l’alignement entre ce que tu vis, ce que tu ressens et ce que tu fais. Pas besoin d’être parfait·e. Juste authentique. Cohérent·e. Quand tu vis selon tes valeurs, même si c’est inconfortable… Quand tu oses dire non, même si ça déplaît… Quand tu crées, partages, aides, même un tout petit peu… Alors tu ressens une paix intérieure. Et cette paix-là, c’est une des formes les plus puissantes de bonheur.
Comme le disait Gandhi :
"Le bonheur, c’est lorsque ce que vous pensez, ce que vous dites et ce que vous faites sont en harmonie."
En résumé de cette partie :
Le bonheur :
- Ce n’est pas "être tout le temps bien"
- Ce n’est pas "penser positif à tout prix"
- Ce n’est pas non plus "atteindre un idéal"
C'est :
- Se relier à soi, même quand c’est flou
- Accueillir toutes ses émotions, sans les censurer
- Vivre en accord avec ce qui compte profondément pour soi
Et tu sais quoi ?
Parfois, tu ne le remarques pas tout de suite… mais le bonheur est déjà là.
Dans un silence, une larme sincère, un regard échangé, une bouffée d’air frais.
Partie 5
Le piège de la comparaison et
l’illusion du "toujours mieux"
Tu l’as sûrement déjà vécu : tu passes une super journée, tu te sens bien, puis… tu ouvres Instagram. (Je pense que tu me vois venir) Et là, tu vois quelqu’un qui a l’air de faire mieux, d’être plus beau, plus fit, plus en vacances, plus amoureux, plus tout.
➡ Et tu te dis : "Ah. Donc en fait, je suis pas si heureux.se que ça ?"
STOP. Le bonheur des autres n’enlève rien au tien. On vit tous des montagnes russes émotionnelles, mais on ne voit que les photos des sommets des autres.
Tu sais ce qui empêche souvent de goûter pleinement à ton bonheur ? Ce n’est pas l’absence de chance. Ce n’est même pas ton passé, ni les circonstances. C’est un truc plus sournois. Un petit poison discret :
👉 La Comparaison.
Le piège de la comparaison : un jeu truqué d’avance
Aujourd’hui, on vit dans une société où on a une fenêtre ouverte en permanence sur la vie des autres. Instagram, Tik Tok, les stories, les couples parfaits, les voyages de rêve… tout le monde semble vivre sa meilleure vie. Et toi, pendant ce temps, t’as une chaussette dépareillée et un frigo vide.
Et là, bim! Tu te compares.
➡ "Elle a l’air plus épanouie."
➡ "Il a réussi plus vite."
➡ "Ils ont l’air heureux, eux."
➡ "Moi, j’suis à la bourre, non ?"
Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que tu ne compares pas deux vies réelles : Tu compares ton intérieur avec l’extérieur soigneusement filtré de quelqu’un d’autre.
C’est comme comparer ton repas après le dîner avec une photo Pinterest. Tu ne peux pas gagner. C’est truqué. Et surtout, ça te coupe de ton propre rythme. Tu perds de vue ce qui te rend heureux·se toi, ici, maintenant.
L’illusion du "toujours mieux" : le bonheur comme ligne d’horizon
Autre piège redoutable : l’illusion du "ça ira mieux quand..."
👉 "Je serai vraiment heureux·se quand j’aurai changé de boulot."
👉 "Quand je perdrai 5 kilos."
👉 "Quand je serai en couple."
👉 "Quand j’aurai déménagé."
👉 "Quand j’aurai enfin fini cette to-do list de 245 choses."
Spoiler : cette liste ne se termine jamais.
Ce fonctionnement, c’est comme courir après un train en marche. Tu ne le rattrapes jamais. C’est ce qu’on appelle aussi le syndrome du bonheur conditionnel : "Je serai bien… mais pas maintenant. Plus tard. Quand ce sera mieux."
Et en attendant, tu vis dans un presque-bonheur permanent. Un bonheur qui ne s’autorise jamais à exister complètement.
Revenir à soi : désactiver le radar, rebrancher le cœur
Alors comment on fait pour sortir de ces pièges ? On revient ici. À soi. À maintenant.
👉 On arrête de scruter la vie des autres pour écouter la sienne.
👉 On s'autorise à être heureux·se même si tout n’est pas parfait.
👉 On se dit : "Et si ce que j’ai là, maintenant, était déjà un bout de bonheur ?"
Pas un bonheur de magazine. Mais un bonheur modeste, vivant, présent. Le bonheur, ce n’est pas une médaille à décrocher. C’est un regard à poser. Un regard sur ce qui va bien aujourd’hui. Sur ce que tu as déjà construit. Sur ce qui te fait sourire… même un peu.
Prenons un exemple simple que l’on nommera « la salade de bonheur ». Imagine que chacun fait sa petite salade de bonheur.
Toi, tu mets du rire, du silence, un peu de musique.
Un autre, c’est sport, voyages, spiritualité.
Un troisième, c’est lecture, chats, yoga en pyjama troué.
Mais toi, tu compares ta salade maison… avec la photo ultra retouchée d’une salade quinoa-tahini sur Pinterest.
Résultat : tu doutes, alors que ta salade est délicieuse pour TOI.
👉 Moralité : ne laisse pas quelqu’un d’autre t’imposer le goût de ta vie.
En résumé de cette partie :
Le bonheur ce n'est pas:
- d’avoir "mieux"
- ni d’avoir "comme les autres"
Le bonheur c'est de se sentir à sa place :
- dans ce que l’on vit,
- dans ce que l’on choisit,
- dans ce que l’on aime.
Et tu as le droit
dès maintenant, de descendre du podium imaginaire et de revenir dans ton jardin intérieur., Parce que c’est là, toujours là, que pousse ton vrai bonheur
Partie 6
Construire ton bonheur
(et pas celui du voisin)
Tu es encore là ? Bravo à toi d’avoir suivi cette exploration en profondeur. Et tu sais quoi ? Si tu es là, c’est que tu cherches un bonheur sincère. Pas un bonheur "tout lisse", pas un "mode d’emploi magique", mais quelque chose de plus vrai, plus ancré, plus vivant.
Alors cette partie, c’est comme un petit feu de camp intérieur.
On va s’y asseoir ensemble un moment, pour se poser les bonnes questions :
La vraie question, c’est pas "Qu’est-ce que le bonheur ?", mais "Qu’est-ce que mon bonheur ?"
Et surtout : comment peux-tu commencer à le cultiver dès aujourd’hui ? Il n’y a pas de recette universelle. Il n’y a pas un chemin, mais une infinité de sentiers. Le bonheur, ce n’est pas un modèle universel, c’est une empreinte unique.
Pour certain.e.s, c’est un feu de cheminée. Pour d’autres, un défi sportif. Pour toi, c’est peut-être accompagner des gens avec ton cœur, offrir un mot doux, ou écouter le chant des oiseaux le matin.
Une autre bonne nouvelle, c’est que ton bonheur peut changer avec le temps. Ce qui t’animait à 20 ans ne te nourrit peut-être plus aujourd’hui, et c’est ok. Ton bonheur évolue à ton rythme. Comme une plante qui pousse, parfois lentement, mais sûrement.
Si tu veux faire un pas de plus vers ton bonheur, je te propose 3 questions puissantes à te poser régulièrement, comme une petite boussole intérieure pour t’aider à avancer:

Qu’est-ce qui me nourrit profondément ?
Pas juste ce qui me fait plaisir sur le moment, mais ce qui me fait du bien sur la durée

Où est-ce que je me sens pleinement moi-même ?
Dans quel endroit, avec quelles personnes, en faisant quoi ?

Qu’est-ce que je peux offrir au monde, même en toute simplicité ?
Une écoute, un mot doux, une idée, une présence
Ces trois questions sont comme des phares dans le brouillard. Elles t’aident à te recentrer quand tu te sens perdu.e. Elles reconnectent au sens, à l’élan, au lien.
Et si on arrêtait de chercher… pour commencer à ressentir ?
Tu sais, parfois on passe des années à chercher "le" bonheur. Comme si c’était une destination finale, un Graal à atteindre. Et si le bonheur, en fait, c’était ce qui surgit quand on arrête de courir ? Quand on s’arrête juste pour regarder, respirer, être là.
Quand on touche un moment de paix. Un éclat de rire. Une main qu’on tient. Un rayon de soleil.
Le bonheur n’est pas toujours spectaculaire. Il est souvent silencieux, modeste, mais profondément puissant. Il ne fait pas de bruit… mais il transforme tout.
Alors, au lieu de chercher le bonheur comme une chasse au trésor, cultive-le comme un jardin. Fais une liste, un état des lieux de tout ce que tu aimes, ce qui te fais plaisir, te rend heureux.se et fais en sorte de profiter de ces petites choses le plus souvent possible.
Arrose-le avec de la présence, de l’humour, de l’amour, de la patience. Évite les mauvaises herbes de la comparaison. Et surtout, n’oublie pas de t’asseoir dedans pour en profiter.
Conclusion
Le bonheur, ce n’est pas une promesse, c’est une pratique. Ce n’est pas une destination figée, c’est un chemin intérieur. Ce n’est pas un état stable à conserver sous vide, c’est un état de présence, de lien, de sens. Ce n’est pas juste vivre, c’est un art de vivre. Un engagement avec soi-même, renouvelé chaque jour, fait de petits riens qui, mis bout à bout, font un grand tout.
Choisir le bonheur c’est choisir l’authenticité plutôt que l’image, cultiver la présence plutôt que la perfection, honorer ce qui est vivant en toi, même ce qui est fragile, et surtout, c'est accepter d’être humain·e, pleinement. Avec des hauts, des bas, des élans, des doutes, et cette immense capacité d’aimer, de ressentir, de créer, et de voir du beau.
UN GRAND MERCI !
Un grand merci pour ton écoute attentive, j’espère que ça t’as plu et que ça pourra t’aider. N’hésite pas à me faire part de tes commentaires ou critiques constructives pour que je m’améliore.
Et si tu sens que ça résonne en toi, que tu veux aller plus loin, mais que tu ne sais pas trop par où commencer, alors sache que je suis là pour t’accompagner. En tant que coach en psychologie positive, j’ai à disposition toute une palette d’outils concrets, doux, puissants, qui ont déjà aidé beaucoup de personnes à retrouver du sens, de l’énergie, de la clarté, et surtout… à se reconnecter à leur propre bonheur, celui qui leur ressemble. On avance à ton rythme, avec bienveillance, sans jugement, et avec beaucoup d’écoute. Si tu ressens que c’est peut-être le bon moment pour toi, n’hésite pas à me contacter. Je serai ravie de t’accompagner sur ce chemin-là.
Tu peux me retrouver sur mes différents réseaux sociaux sous le nom Psychositif .
N’hésites pas à liker, commenter et partager mon contenu. Cela m’aiderai beaucoup dans mon travail et pourrai aussi aider d’autres personnes, je l’espère.
En attendant, abonnes-toi pour ne rien manquer car pleins de belles choses arrivent, je te dis à très vite pour un prochain psychositif.